Sinik à l'Olympia
Le 21 novembre 2006, Sinik est entré dans la légende des artistes qui se produisent à l’Olympia. Pour cette première, S.I.N.I.K avait réuni ses proches et des artistes du rap français qui l’ont accompagné depuis le début. Séance de rattrapage pour tous ceux qui ont raté l’événement.
Bakar, en première partie :
Il y avait du monde pour accueillir Sinik. Pour être au premier rang, certains sont arrivés à 16h et ont couru à l’ouverture des portes de la salle, à 19h ! Pour certains, c’était la première fois, mais pour beaucoup, c’était la deuxième.
C’est Bakar, qui était chargé de faire la première partie et qui a ambiancé la salle. Avec DJ Boudj aux platines, qui demande littéralement au public de foutre le bordel, Bakar lâche les derniers titres de son prochain album, Rose du béton, attendu pour le 26 février 2007. Si ces derniers temps les artistes ne manquent pas de rappeler que les élections approchent à grand pas, Bakar, lui, appelle à la tolérance et demande à ce qu’on lève le poing contre Sarkozy et le FN car "sa flamme n’est pas prête de s’arrêter". Toujours pour la tolérance, il enchaine avec le touchant Mémoires d’immigrés et demande aux techniciens d’éteindre toutes les lumières de la salle. Moment intense d’émotion, l’Olympia se retrouve plongé dans le noir, avec pour seule lueur, celle des briquets et des portables. Arrivent ensuite le morceau Les gens comme eux, le kick sur les classiques du hip-hop français avec Hardcore d’Ideal J et l’hommage aux quartiers. Après avoir fait monter la salle d’un cran, "les plus opés c’est à Paname", Bakar sort de scène et Boudj balance ses CD. Il est près de 21 h…
Sinik arrive...
Après avoir été acclamé par son public, Sinik débarque en quad, parce que même en quad tu peux pas clash S.I.N.I.K, et balance ses premiers titres. Une fois sur scène, Sinik emporte tout son public avec lui pour reprendre Zone interdite, Rien a changé, Je suis ou encore Autodestruction. Tout l’album a été passé en revue et même le titre Il faut toujours un drame, qui aurait pu suspendre la vente de Sang Froid en avril dernier, a été repris par un public conquis. Petit retour au temps de l’Indépendance Tour, avec l’arrivée sur scène de L’Skadrille et Socrate.
Entre deux titres, une ola et des pics du genre, "ceux qui ne sautent pas c’est des jaloux", Sinik remercie son public et rappelle que s’il est là, à présent, c’est grâce à tous les artistes qui ont contribué à l’âge d’or du hip-hop et commence "A part fumer des spliffs, mon premier kiff, c'est de "chiller"…" Kool Shen arrive. Echange de couplets entre les deux générations et bon moment rapologique. Sinik revient sur les élections et explique "je ne vous dirai pas pour qui il faut voter mais contre qui il faut voter" et passe un film qui condense des images des émeutes de 2005, des reportages sur les bavures policières et les passages du Ministre de l’Intérieur. Sifflets. Arrivent Descente aux enfers, Dans le vif et la reprise de La Puissance de Rohff. Le public est surpris par cette reprise, mais l’est encore plus avec l’arrivée de ROH2F pour un duo inédit ! Son entrée fracassante fait monter la foule et une banderole "On t’aime" est brandie dans le public.
Sinik, qui fait un gros big up à sa copine de toujours Diam’s, diffuse un message de la rappeuse qui ne pourra pas être là, à cause de sa tournée. Diamant lui demande en échange, de jouer le touchant La Cité des Anges. Alors que des enfants et les animateurs de l’association Cékedubonheur sont sur scène, Sinik explique que ça lui tient à cœur et qu’il faut se bouger. Moment d’intimité avec Précieuse, qu’il dédie à sa mère. Assis, il l'interpelle et lui dit, "Tu vois je ne suis plus un voyou, je suis à l’Olympia". Elle se lève et envoie des baisers. L’ambiance ghetto a laissé place à la tendresse.
Petit interlude de Boudj qui passe le titre Les Mains en l’air de Diam’s et Admiral T et surprise, la boulette arrive…Le public est en ébullition. La famille est là avec Le même sang, que tout le monde, y compris la maman de Sinik, reprend en chœur. Et quand l’ambiance redescend, Sinik fait comme s’il partait et c’est à la chanson Ain’t no sunshine que le public a droit. T’as voulu clash S.I.N.I.K ? Malsain l’assassin popopopopop et c’est une partie de pistolets à eau qui s’improvise. Ne dis jamais et Mot de la fin clôturent cette soirée qui aura duré près de deux heures. Sinik, qui tournait son DVD live, attendu pour le 26 décembre, fait monter sur scène l’équipe 609, Kilomaitre, remercie tous ceux qui achètent les albums, le soutiennent et portent le hip-hop toujours plus haut.